Témoignages et Vérités.



Ouled Djellal (Biskra)

Un patrimoine millénaire en danger

L’association religieuse de la deuxième agglomération de la wilaya de Biskra donne l’alerte : « le minaret, plus que millénaire, de l’antique Mosquée de Ouled Djellal menace ruine et risque, à tout moment, de s’effondrer sur les têtes des fidèles », ajoutant : « Cette grande mosquée est située précisément à l’endroit où le marabout Sidi Ahmed Bensalem avait, 13 siècles, auparavant campé », répète un riverain, dont la demeure, très proche de ce lieu de culte, risque, comme beaucoup d’autres maisons du voisinage, de faire les frais d’un effondrement inéluctable.



Notre interlocuteur poursuit : « Djellal, tapis avec lequel le cavalier de la région couvre sa monture, est le sobriquet qui fut donné, selon une légende de la région, à la descendance d’un croyant venu prier près d’une kouba, sur la rive de l’oued Djeddi ». Il aurait attaché son cheval à un arbuste. Couvert de sueur, l’animal tremblait de froid, car c’était l’hiver. Pris de pitié, un passant jeta sur le dos de la pauvre bête une « Djellal », couverture de cheval. Après avoir fait ses dévotions, le pieux voyageur se serait écrié « Que la bénédiction soit sur toi, ô Djellal ! » Le passant charitable s’appelait Mohamed Ben Diffel ; il fut désormais surnommé Mohamed Djellal et ses descendants, les Ouled Djellal, et à partir de ce jour fut toponyme incontestable de la région.

Pour revenir à la grande mosquée, érigée sur le lieu de ce « miracle », elle est bâtie, ainsi que son minaret, ajoute intarissable ce riverain, « avec de l’albâtre calcaire, une roche de la région qui, bien que résistante, est cependant liée avec un mortier de gypse cuit et qui, plus est, a subi l’outrage des ans et des siècles ». Pour toute réponse aux nombreuses doléances de l’association et du voisinage, les autorités compétentes-qui ont fort à faire pour le moment, élection présidentielle oblige-ont répondu que l’association peut et doit faire une collecte auprès des fidèles et des généreux mécènes pour parer au plus pressé, en attendant que le dossier de ce monument historique soit étudié par les services du ministère de la Culture ou de celui des Affaires religieuses. D’ici là, ce patrimoine millénaire risque de disparaître à jamais.



Par Bachir Mebarek 

Chronique El Watan

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